Qu'est-ce qu'un dieu lare ?

 

Laraire de la maison des Vettii à Pompéi (Iersiècle av. J-C).

Texte de Plaute, Aulularia, Prologue.

Ego Lar sum familiaris ex hac familia
unde exeuntem me adspexistis. Hanc domum
jam multos annos est cum possideo et colo,
patrique avoque jam hujus qui nunc hic habet (...)
Huic filia una est. Ea mihi quotidie,
aut ture aut vino aut aliqui semper supplicat.
Dat mihi coronas.

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Traduction par Ewenn

Ego Lar sum familiaris
ex hac familia
unde exeuntem me adspexistis.
Hanc domum
jam multos annos est
cum possideo et colo,
patrique avoque
jam hujus qui nunc hic habet.
(...)
Huic filia una est.
Ea mihi quotidie supplicat,
aut ture aut vino aut aliqui.
Dat mihi coronas.
Moi je suis le dieu du foyer
De cette maison familiale
D'où vous m'avez vu sortir.
Cette maison
Il y a déjà plusieurs années
Que je la possède et que je l'habite.
Elle était au père et au grand-père
De celui qui la possède désormais.
(...)
Il a une fille unique.
Celle-ci me supplie chaque jour
Avec de l'encens, du vin ou autre chose.
Elle me donne des couronnes.

Commentaire du texte par Ewenn

Ce texte nous apprend que le dieu Lare est lié à une famille et une maison. On apprend aussi que son culte se pratique dans la maison et se fait avec de l’encens, du vin ou avec d’autres objets comme des couronnes de fleurs.

Maëlle et Emil ont repéré et décliné les mots de la première déclinaison.

Leur travail est ici.

Cédric commente la fresque du laraire de la maison des Vettii.

Son travail est ci-dessous :

Édouard commente 2 mots clés pour comprendre la religion romaine antique :

FAS : il s’agit d’un neutre indéclinable. Il désigne l’expression de la volonté divine, ce qui est permis par les dieux. Ce terme s’oppose au mot « Nefas » qui désigne au contraire ce qui n’est pas permis par les dieux. Ces mots ont donné les adjectifs faste et néfaste en français. L'opposition  « fas/nefas » se trouve également dans certaines religions actuelles : l'islam distingue ce qui est halal et ce qui est haram, le judaïsme ce qui est casher et ce qui est taref.

NUMEN : son génitif singulier est « Numinis » et il devient « Numina » au pluriel. Il dérive du verbe intransitif « nuo, nuere » et désigne une injonction, une volonté ou encore le pouvoir spirituel d’après le Gaffiot. Par exemple, Cicéron utilise ce terme pour définir la « puissance agissante » d’un dieu romain.

Virgile utilise lui le pluriel de « Numen » dans l’Énéide avec « magna numina preccari » qui signifie « invoquer les grandes divinités ».

Ainsi le terme « Numen » a été avec le temps associé au pouvoir spirituel. Cependant, il ne s’agit pas là de divinités personnifiées comme Jupiter ou Neptune. Les Numina étaient souvent perçus comme des forces invisibles et impalpables.